« L'Échappée belle » : différence entre les versions

5 518 octets ajoutés ,  22 juin 2017
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== Hôpital ==
== Hôpital ==
Mon chum est à l’aéroport pour m’accueillir, il était là la veille. Je lui ai dit
que s’il voulait , il n’était pas obligé de rester avec moi, je connais le cancer,
je l’ai vécu avec ma mère, je connais ses conséquences sur la vie familiale.
La maladie transforme les relations, les mots couverts, les attitudes
vertueuses se transforment en frustration, (aliénation). Le soir, une pile
d’oreillers pour m’installer, pour soulever ma tête, tout mon ventre  est
remonté. Cette chose presse sur mon estomac et mes poumons, je me sens
comme la princesse au petit pois. Je ne dors pas. Est-ce que je vais mourir ,
c’est quoi la mort. Demain, on commence les démarches. Je n’ai pas de
médecin de famille. On me conseille d’aller à l’hôpital Notre Dame. 
Heureusement, j’ai mon dossier de Katmandou, la meilleure porte 
d’entrée, l’urgence. Quand on rentre à l’hôpital, on attend, on  devient
patient, finalement, après être restée toute la journée, je vois une
gynécologue qui dit qu’elle m’appellera. Retour à la maison, on me dit que
je dois faire que personne ne me lance un ballon dans le ventre, sinon, cela
risque d’éclater. Je consulte des sites d’internet qui me confirme juste tous
les symptômes. Mon chum me paie  le coiffeur, dire que mes cheveux vont
tous tomber après, mon visage est très maigre, les os de mes tempes
ressortent. C’est le printemps érable, il fait chaud. Je dois surveiller si mes
jambes enflent, n’étant pas sure, je retourne à l’hôpital, je me fait dire par
un infirmier qui parle de ces vacances « Ce n’est pas tous les jours que l’on
vous annonce un cancer, mais on ne peut rien faire pour vous, retourner
chez vous. Je me sens démunie, je me sens seule, où aller chercher de
l’aide. Attendre le téléphone de la gynéco qui n’arrive pas, et mes nuits
sans sommeil. Finalement tél, ticket pour l’hôpital, un lit dans le couloir,  et
double chance, une chambre se libère, je ne passerais pas la nuit dans le
couloir. J’ai une semaine avant mon opération à l’hôpital. Je n’ai pas peur
de l’hôpital, j’y ai passé toute mon enfance à visiter ma mère, et j’ai vu
comment ma mère s’organisait pour ce séjour, maintenant c’est mon tour.
Aller on passe la jacquette, une bénévole vient me faire un massage, le plus
beau  cadeau qu’on ait pu me faire jusqu’à présent, je m’endors après
toutes ces nuits sans sommeil.
Cinq  personnes seront mes voisins de lit pendant mes 15 jours
d’hospitalisation. Première nouvelle, on ne se repose pas à l’hôpital, il y a
une activité incessante, c’est une vraie ruche. D’abord celui qui vient faire
la prise de sang à 6h du mat. Je l’appelle l’ange Gabriel, il est noir tout
habillé de blanc immaculé, il arrive dans ma chambre avec une grâce infinie
comme s’il flottait à la lumière du jour. Ensuite, à 8h00, le plateau du petit
déjeuner, et les infirmières qui se présentent, bonjour mon nom est , En
effet on peut lire leur nom sur leur blouse. On de dirait dans un club
de gentils organisateurs. Je souris, je parle à tout le monde. Cela n’arrête
pas, c’est un vrai ballet entre les différents intervenants, par contre, pas de
trace de docteur, on ne le voit pas, comme il vient que de très rares fois, il
faut écrire ses questions pour lui poser, pour être sûre de dire les bonnes
choses. Dans le lit d’à côté, une femme de 70 ans, dont le cancer a été
détecté longtemps à l’avance. Je suis au 6AB de l’hôpital Notre Dame,
l’étage où l’on traite les cancers. On y rencontre même des pairs en
jacquette, un jongleur, on se sourit, on ne s’attendait pas à se rencontrer là,
lui, c’est la leucémie, je le revois repartir avec son soluté, j’espère qu’on se
reverra. Bref, on ne se repose pas, on est interrompu sans cesse, à minuit
c’est une autre infirmière et à 2h du mat, l’infirmière de nuit, elle , elle n’est
pas très gentille. Bref, c’est fatiguant.. Au moins, la première semaine, on
va me soulager, on m’enlever 5 l d’eau dans le ventre. On me fait un trou
dans le ventre et je vois l’eau qui s’en va dans une bonbonne au plafond,
c’est un liquide jaune marron. Il faudra une deuxième bouteille. Tout le
monde est gentil et te souris, alors tu souris, aussi, et tu fais des jokes. Les
meilleurs, ce sont les préposés. Ils inventent pleins d’histoires. Ou est ce
que je vous amène ? Voulez-vous y aller en avion, en bateau. Je me mets à
regretter de ne pas avoir pris l’hélicoptère pour aller voir l’Himalaya, cela
me paraissait cher à l’époque, 100 dollars, aujourd’hui, je trouve cela
ridicule, pourquoi, ne pas l’avoir fait?.
On me soigne aux petits oignons, on vérifie mon cœur.  je peux un peu plus
manger grâce à ces 5 l d’eau en moins. La date de l’opération approche. Il
faut que le bloc opératoire soit disponible. Entretemps, je me ballade dans
l’hôpital, je deviens le petit rat de l’opéra.
Le 6AB, que de bons souvenirs, les infirmières sont aimables. Je vais au scanner,
un gros tube dans lequel on vous enfonce, pour voir les orgnes, allergique à l’iode
que l’on m’a donné pour cette opération,  de splaques rouges apparaissent dans mon dos,
j’ai la gratouille.
== Opération ==
== Opération ==
== Convalescence ==
== Convalescence ==