« CdQ numéro 7 » : différence entre les versions
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La Réponse de la Tortue aux “ODES OF PINDAR” de | == '''La Réponse de la Tortue aux “ODES OF PINDAR” de Thèbes''' == | ||
"Best of all things is water; but gold, like a gleaming fire | "Best of all things is water; but gold, like a gleaming fire | ||
by night, outshines all pride of wealth beside" | by night, outshines all pride of wealth beside" | ||
Je suis là, je suis arrivée, mais après combien de temps? Depuis soixante millions d’années je parcours le monde aquatique. À peine ai-je mis le pied sur terre, qu'on me presse de retourner à l’eau. Moi qui aime poser mes pieds sur la terre. C’est solide, je me sens en sécurité. J’aime sentir le soleil sur mon dos. Après ces millions d’année, l’eau froide ça devient humide comme hébergement, après un certain temps... Je garde encore l'odeur des vents marins dans mon nez, même si je n’en ai pas. Le goût du sel dans ma bouche, même si parfois ça goutte autre chose, et la couleur aussi… ce n’est pas le bleu vif de mon imagination, de ma mémoire mais quelque chose de plus turbide, plus floculant, avec des particules suspendues, petite couleur de brun foncé, odeur comme du chauffage à pétrole. Qu’est ce qui se passe dans mon habitat? On réclame des droits en mon nom sur des espaces privés, oû on fait n'importe quoi. Je sens des aiguilles qui sucent mon sang. Je sens des tubulures qui transportent mon sang jusqu'à des endroits très éloignés. Je ne sais pas ce qui se passe... | |||
"And they say that in the sea among the daughters of Nereus in the depth, Ino | |||
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is given life imperishable for all time." | is given life imperishable for all time." | ||
Est0ce vrai ça? La vie éternelle? Est-ce que la vie survit à la rapacité de l’être humain? Oui, il est vite sur ses pieds, mais voilà tout ce qu’il manque en allant trop vite. Les airs purs, les eaux effervescentes, les arbres gratte-ciel. Tout cela est devenu de la marchandise. Est-ce que l’homme, une des espèces les plus récentes sur la planète, est capable de tout détruire? Moi je ne crois que non. J’habite ce paradis depuis des millions d’années avant lui. Je serai là plusieurs de millions d’années après. Oui, la vie est éternelle. Mais l’être humain, je ne le crois pas. | |||
Moi je ne crois que non. | |||
"Not to the beauty of trees. | "Not to the beauty of trees. | ||
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Ce que j’aime le plus pour sa beauté pure, c’est l’arbre. Moi, qui ne pourrai jamais franchir ses hauteurs, je ne verrai jamais la vue des | Ce que j’aime le plus pour sa beauté pure, c’est l’arbre. Moi, qui ne pourrai jamais franchir ses hauteurs, je ne verrai jamais la vue des branche, qui démontre leurs feuilles vers le ciel. Dans la forêt, je suis à l’ombre, mon nez pressé contre les champignons de la terre. Mais l’homme, lui, qui est descendu de l’arbre, en faisant la chasse a découvert qu’il fallait couper tous les arbres. Mais pourquoi? Pourquoi tout couper? | ||
"Neither rain driven from afar on the storm, | "Neither rain driven from afar on the storm, | ||
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Le vent, le vent, ce gros vent! Je le sens même ici parmi les fougères. Les feuilles des arbres fatigués, assoiffés, tombent comme | Le vent, le vent, ce gros vent! Je le sens même ici parmi les fougères. Les feuilles des arbres fatigués, assoiffés, tombent comme d'énormes flocons de neige. Mais c’est une neige sèche, sans la fraicheur de l’eau. Ouf! Une branche vient de tomber du ciel. Une chance que j’aie pu retirer la tête avant qu’elle soit écrasée. Je ressors ma tête pour pouvoir bien examiner les feuilles qui sont à peine attachées encore à la branche. Elles manquent de couleur : rose pale, blanchissantes, jaune et gris comme l’hiver. Moi, la tortue luth, je dépose mes œufs au début de l’hiver, à côté de la mer et après ça, je les abandonne. Mes petits sont élevés par les vents et la mer. Et moi aussi, je retourne à la mer. Je chasse les méduses dans la côte ouest des États Unis, mais tabarouette, les californiens aiment leurs christie d'sacs en plastique! Ils en déposent dix-neuf milliards par année dans le Pacifique! J’en mange régulièrement, surtout parce que je ne vois pas très bien et les sacs de plastiques ressemblent beaucoup à mes méduses si délicieuses! |
Version du 19 octobre 2016 à 03:58
La Réponse de la Tortue aux “ODES OF PINDAR” de Thèbes
"Best of all things is water; but gold, like a gleaming fire by night, outshines all pride of wealth beside"
Je suis là, je suis arrivée, mais après combien de temps? Depuis soixante millions d’années je parcours le monde aquatique. À peine ai-je mis le pied sur terre, qu'on me presse de retourner à l’eau. Moi qui aime poser mes pieds sur la terre. C’est solide, je me sens en sécurité. J’aime sentir le soleil sur mon dos. Après ces millions d’année, l’eau froide ça devient humide comme hébergement, après un certain temps... Je garde encore l'odeur des vents marins dans mon nez, même si je n’en ai pas. Le goût du sel dans ma bouche, même si parfois ça goutte autre chose, et la couleur aussi… ce n’est pas le bleu vif de mon imagination, de ma mémoire mais quelque chose de plus turbide, plus floculant, avec des particules suspendues, petite couleur de brun foncé, odeur comme du chauffage à pétrole. Qu’est ce qui se passe dans mon habitat? On réclame des droits en mon nom sur des espaces privés, oû on fait n'importe quoi. Je sens des aiguilles qui sucent mon sang. Je sens des tubulures qui transportent mon sang jusqu'à des endroits très éloignés. Je ne sais pas ce qui se passe...
"And they say that in the sea among the daughters of Nereus in the depth, Ino is given life imperishable for all time."
Est0ce vrai ça? La vie éternelle? Est-ce que la vie survit à la rapacité de l’être humain? Oui, il est vite sur ses pieds, mais voilà tout ce qu’il manque en allant trop vite. Les airs purs, les eaux effervescentes, les arbres gratte-ciel. Tout cela est devenu de la marchandise. Est-ce que l’homme, une des espèces les plus récentes sur la planète, est capable de tout détruire? Moi je ne crois que non. J’habite ce paradis depuis des millions d’années avant lui. Je serai là plusieurs de millions d’années après. Oui, la vie est éternelle. Mais l’être humain, je ne le crois pas.
"Not to the beauty of trees. He thought the garden, naked of these, must endure the sun's sharp rays."
Ce que j’aime le plus pour sa beauté pure, c’est l’arbre. Moi, qui ne pourrai jamais franchir ses hauteurs, je ne verrai jamais la vue des branche, qui démontre leurs feuilles vers le ciel. Dans la forêt, je suis à l’ombre, mon nez pressé contre les champignons de la terre. Mais l’homme, lui, qui est descendu de l’arbre, en faisant la chasse a découvert qu’il fallait couper tous les arbres. Mais pourquoi? Pourquoi tout couper?
"Neither rain driven from afar on the storm, of the crying cloud, no wind shall sweep it, caught and stricken with the blown debris into the corners of the sea."
Le vent, le vent, ce gros vent! Je le sens même ici parmi les fougères. Les feuilles des arbres fatigués, assoiffés, tombent comme d'énormes flocons de neige. Mais c’est une neige sèche, sans la fraicheur de l’eau. Ouf! Une branche vient de tomber du ciel. Une chance que j’aie pu retirer la tête avant qu’elle soit écrasée. Je ressors ma tête pour pouvoir bien examiner les feuilles qui sont à peine attachées encore à la branche. Elles manquent de couleur : rose pale, blanchissantes, jaune et gris comme l’hiver. Moi, la tortue luth, je dépose mes œufs au début de l’hiver, à côté de la mer et après ça, je les abandonne. Mes petits sont élevés par les vents et la mer. Et moi aussi, je retourne à la mer. Je chasse les méduses dans la côte ouest des États Unis, mais tabarouette, les californiens aiment leurs christie d'sacs en plastique! Ils en déposent dix-neuf milliards par année dans le Pacifique! J’en mange régulièrement, surtout parce que je ne vois pas très bien et les sacs de plastiques ressemblent beaucoup à mes méduses si délicieuses!